• J’te raconte pas. Samedi j’ai eu une après-midi pou-rave.

    De la merde en barre.

    A chier contre.

     

    Mais bon, j’te raconte, puisque tu aimes rire de mes malheurs.

     

    Tout commence avec mon Moi gastronome. Il faut dire que j’en avais un peu ras le cul de dîner avec toujours la même chose pendant deux semaines, à savoir pâtes + jambon + tomates.

    Ayant récemment appris qu’un Carrefour trainait dans le coin, j’ai décidé d’aller aux commissions, comme diraient les fossiles.

     

    « Le Carrouf il est a un arrêt de métro, gros », me confie une source sure.

     

    Bon, tu sais probablement déjà que le métro se situe à une demi-heure de marche de chez moi. D’ailleurs y avait pas Poupou aujourd’hui. Nul doute qu’elle faisait la tournée des fournisseurs en Equateur (ou plutôt dans les poubelles de Jusco). Mais bref.

    Je m’arme donc d’un sac à dos et d’un sac plastique portant l’emblème Carrouf (pour demander mon chemin, suis prévoyant maintenant).

    Regardant par la fenêtre, y a l’air de faire chaud. Je m’habille en conséquence, short et claquettes. Me voilà paré pour une sortie glamour.

     

    Vais donc jusqu’au métro. Déjà je me plante de sens. Aussi si on me renseignait un peu mieux sur la direction, on en serait pas là hein !

    Donc 2 Yuan plus tard, je débarque dans ladite station.

    Ici, y a pas qu’une sortie pour le métro, que non. Il y en a au moins 4, qui sont tellement éloignées les unes des autres à la surface, que pour les relier t’en chie. Faut donc savoir OÙ sortir.

    La source sure ayant omis de m’en informer, cette conne, qu’il a fallu que je demande mon chemin. Et j’avais prévu mon coup !

    Après avoir tenté de faire comprendre ma destination oralement, en prononçant Carrefour de toutes les façons imaginables (Kéreufour, Koureuhfour, Keurfour, Darfour…), j’ai dégainé mon sac plastoc, et le logo a fait tilt dans l’esprit de mes interlocuteurs. Ils ont même réussi à me dire « Exit B » didon !

     

    J'aurais dû me douter que ma chance allait tourner.

     

    Je trouve donc le magasin de mes rêves, et commence mes emplettes avec amour.

    J’achète donc de savoureux produits de nos contrées, du riz, des champignons noirs, etc. De quoi se faire des bons petits plats à la saveur d’orient.

    Plein d’espoir, je me dirige vers le rayon frais, où j’aperçois un camembert qui me fait déjà de l’œil. 65 Yuan. 7€ le calendos.

    « De qui se moque-t-on ? », demandais-je avec verve.

    Personne m’a répondu. Bizarre. Pensant jeter mon dévolu sur le fromage rapé qui se trouvait non-loin de là, j’ai frôlé la syncope. 98 Yuan le paquet de rapé Président.

    Déjà qu’en France, ce truc vaut 2€ et je l’achète pas, mais là…

    C’est donc mon bonnet que j’ai jeté par-dessus les moulins, et m’en suis allé avec en guise de trophée un Lurpak qui égayera mes nouilles.

     

    Trainant de la claquette, j’ai eu le malheur de passer devant le rayon IMPORT, où un accès boulimique m’a fait prendre 4 paquets de haribo. (dont deux sont déjà partis à l’heure où je t’écris ça) (et tous sont finis à l'heure où je publie l'article).

     

    J’ai donc terminé par aller au rayon fruits et légumes, et j’aurais mieux fait de m’en abstenir.

    Déjà, y a un fruit qui fouette, un truc jaune et énorme et informe. C’est le durian puant. Une horreur ce truc. Imagine un truc qui sent entre les pieds et le vomi. Tu y es. C’est un Durian thaïlandais. Certains adorent. Je le hais ce truc.

    Faut donc déjà pas avoir la gerbe quand tu t’y aventures dans le rayon. Mais c’est pas l’objet du désastre. C’était pour ta culture générale.

     

    Je suis donc allé me balader sans regarder où je marchais. Si bien que tu vois déjà arriver l’accident.

    Ici, ils kiffent faire goûter les trucs. Dans tous les rayons, t’as une connasse greffée à un mégaphone qui te hurle dans tes oreilles afin de te convaincre de venir goûter son œil de poulpe aux fraises des bois. Par conséquent, t'as qu'une envie, c'est de lui prendre son truc et de lui caler en travers de la gueule.

    Donc en l’occurrence, y en avait une qui s’est cassée de son stand, et quelqu’un a dû mener son charriot comme il mène sa voiture. En un mot come en cent, y en avait de partout par terre à côté dudit rayon. Sauf que moi j’y avait pas vu cette merde. Enfin si, mais trop tard.

     

    En slow motion, ça donne à peu près ça :

    1 Je constate que le rayon qui mène aux tomates est embouteillé à cause d’une grande affluence à la pesée.

    2 Je décide de contourner le problème.

    3 Je prend le rayon d’à côté (où la merde trainait par terre, donc).

    4 Je sens un truc gluant sur mes pieds.

    5 Vieux réflexe, je tire mon pied de là vitesse grand V.

    6 Mon pied s’en va, mais sans la claquette, parce que le truc par terre a fait ventouse et l’attache de la claquette PETE, cette pute !

     

    Autant te dire que j’ai balancé un juron de compèt, et tellement fort que les ¾ des gens à proximité se sont retournés.

     

    Ce pays me réussit franchement pas.

     

    Me voilà avec une claquette pétée, le pied dégueu et à une heure de chez moi.

    Je te jure, j’ai cru que j’allais péter un boulon.

     

    Mais bon, heureusement j’ai l’esprit fertile.

    « Vais la recoller fissa, cette merde », me suis-je donc proposé.

     

    J’ai donc foutu le cadavre de la claquette maudite au dessus de mon pot de moutarde, et ai traversé le carrouf avec une seule godasse (j’avais pas l’air con) jusqu’au rayon scotch.

    Quand j’ai réussi à en trouver, me suis dit que ca ferait l’affaire.

     

    Suis donc allé aux caisses, payé, posé mon bordel, et j’ai commencé à me scotcher la claquette au pied, à généreux coups de scotch.

    Les bridés ils zosaient pas rire (grand bien leur en a fait, parce que sinon j’aurais fait du Miro sur leur gueule). Je te jure, j’ai cru que j’allais devenir barge.

     

     

     

    Déblaterrage de conneries

    Mon environnement, vu par moi-même, alors que je me scotchais la grolle.

     

     

    Y en a un qui me regardait spécialement cheulou, mais vu la coiffure qu'il arborait, il avait pas grand chose à dire. Imagines quelqu'un qui largerait une énorme caisse dans son col roulé. T'as sa coiffure.

     

    Donc je me suis rentré avec mon bordel et ma claquette scotchée.

    Le plus bizarre, c’est que du coup quand tu marches, ca fait uniquement Clac-*rien*, alors que t’as l’habitude du clac-clac. Bévoui parce que tu vois, je l’ai pas recollé en claquette, mais plutôt en pantoufle. Te rappelle que je suis à une heure de chez moi ! Heureusement ce foutu adhésif a tenu la route. Bon investissement.

    J'aurais bien donné la marque pour les colis à Dodue, mais elle était en caractères chelous. Désolé ma grosse.

     

    En arrivant, je me suis détaché de cette infamie et l’ai foutue à la poubelle aussi sec.

    Et me suis lavé le pied.

     

    J’ai rangé le boxon sur l’étagère et au frigo, et suis allé m’étaler sur mon lit en regardant Temperance faire joujou avec des os retrouvés dans un frigo.

    Je comptais donc larver là en toute impunité, mais le Fatum s’acharne encore sur moi, ce fils de sa mère.

     

    Gros BOUM dans la cuisine.

    « Ah, la coloc est revenue », me suis-je dit avec esprit.

    Puis vu qu’y a pas eu un bruit après ça (genre les talons hauts qui me réveillent tous les week ends), me suis demandé si elle s’était pas assommé avec quelque chose, cette greluche. Chui donc allé voir. Pour constater qu’elle était pas là. En revanche, l’étagère où je venais de poser mes emplettes, elle était plus là non plus.

    Enfin si, mais par terre. Elle venait de céder, et  tout s’est cassé la gueule, pétant ainsi mon pot de moutarde à l’ancienne chéri, qui m’avait coûté un bras plus la peau du cul.

     

    Je te raconte pas la scène de crime, avec des giclures et des graines de moutarde partout.

     

    J’ai donc gueulé pendant 20 minutes non-stop, en nettoyant le bordel et les morceaux de verre.

    J’en pouvais plus. Y a qu’à moi que ça arrive ce genre de journée à chier.

     

    Du coup là je suis sur mon lit, je bouge plus en espérant que ce jour finisse au plus vite.

    Ce soir je sors pas, avec la moule que j’ai, je pourrais bien ne pas en revenir vivant. 


  • Du moins meilleur que ce qu’on nous a servi au menu ce midi. Ouais. Une collègue à ColNi me charriait parce que j’avais pas encore baffré local. Ben j’ai été servi mon cochon.

    Alors qu’on descendait à la cantoche, lieu de plaisirs plus Gastro que Nomiques, elle me décrivait avec verve les petits plats en sauce appréciés par ses compatriotes bridés.

     

    « Ouaich gros tu ‘ois, nous on kiffe les têtes de poisson et les estomacs de porc »

     

    En lui répondant que chez nous on adorait sucer les antennes d’escargots (ce qu’elle a cru d’ailleurs), je me foutais allègrement de sa gueule en lui disant que « si y en avait, j’en prendrai ».

    Quel trou du cul de la fesse.

    Moi qui pensait qu’elle exagérait un peu, quand on a vu ce qu’on allait ingérer, elle me balance « allez, j’t’invite ». Moi d’un coup j’avais plus trop la dalle.

     

    Donc on prend notre plateau, et nous validâmes (enfin elle validate) la carte avec les sous-sous dessus pour avoir accès à ces mets que peu de privilégiés ont eu l’occasion de déguster. Mais bon, bon prince, là j’aurais cédé ma place à qui l’eut voulu.

    Chui comme ça, moi.

     

    J’ai donc vu arriver dans mon assiette une tranche de riz (ben oui, faut qu’il soit collant pour se manger à la baguette, gros !), puis des têtes de poisson accompagnées de tiges de chou fleur (pas de bol, j’ai pas eu de bouquet), et enfin des pavés de tofu (d’après la collègue, parce que tout seul j’aurais pas deviné).

     

    Déblaterrage de conneries

    Bon appétit

     

    Dégaine mes baguettes devant l’assemblée composée à 100% de bridés, qui devaient se demander par quel mauvais coup du fatum (ce connard) j’avais atterri ici. J’attaque soft avec le tofu. Pas trop dégueu, un peu épicé. Au moins je pourrai bouffer quelque chose. Youp-là boum, c’est le roi du pain d’épices.

     

    Quand on en est venu aux têtes de poisson, sous le regard goguenard de mam’zelle la collègue à ColNi, là c’était moins fun. J’ai pas trop l’habitude de regarder ma bouffe dans les yeux.

    Enfin il faut imaginer un regard de Jane Lynch, sans les cheveux blonds.

    Le contact visuel étant engagé, je retourne le morceau, et commence le festin. Je lui ai un peu bouffé des joues, puis j’ai dû mâchouiller un morceau de sa bouche, parce que c’était dur. Ou du moins croustillant. Les dents, surement. Autant dire que les yeux j’ai laissé, et le cerveau, aussi appétissant soit-il, je l’ai tripoté vite fait avec les baguettes mais c’est tout, prétextant que j’avais des racines Egyptiennes et que les animaux ont besoin de leurs yeux et de leur cerveau dans l’au-delà, et que je ne suis pas un rustre. Je crois pas que l’excuse soit bien passée, mais m’en fous.

    J’avais pas envie de passer l’après au dessus de chiottes à la turque en train de bégèr’ des abas poissonniers.

     

    C’est mon côté Jean-Pierre Koffe, mais sans lunettes provoquant des lésions aux rétines des autres. D’ailleurs en y réfléchissant, le regard du poisson cuit ressemble en fait à celui de ce pseudo-gourmet glanant quelque rutabaga low-cost chez leader price.

     

    On est ensuite passés par la case Débarrassage de Plateau, où nous nous sommes fait accueillir à bras ouvert par une fée du logis, qui a une façon très particulière de nettoyer les plats. Et comme ce genre de secrets tu en raffoles, je t’essplique, c’est très simple.

    1 Tu prends l’assiette et tu la retournes

    2 Tu lâches tout

    3 C’est fini

     

    Ou comment se débarrasser efficacement des tâches ménagères. Mais l’inconvénient c’est que Madame baignait dans des restes de soupe, de riz et de têtes de poisson en sauce. Mais on peut pas tout avoir.

     

    Bref.

     

    Bon à la base, j’étais venu pour te parler de la (sur)vie d’un piéton ici bas.

     

    Soyons méthodiques, si tu le veux bien.

     

    Commençons par les différentes classifications de véhicules que j’ai nommés « de trottoir ». Oui parce que si tu t’imagines que le trottoir sert uniquement aux piétons, tu te mets un doigt dans le cul et tu peux même planter un drapeau.

    Le trottoir est une voie à part entière, pour les véhicules à deux, trois, et quatre roues. Ce qui implique qu’on est à l’abri nulle part, et que tu aimerais bien que le désastre japonais serve à quelque chose, en te faisant pousser des yeux à l’arrière. Ou du moins un rétroviseur.

     

    Les bicycles, composés majoritairement de brêles, sont très appréciés pour leur capacité à charger des trucs plus ou moins incongrus. Il est d’usage de transporter des bouteilles de gaz (une de chaque côté, pour l’équilibre), afin de les emmener on ne sait trop où.

    On transporte également toutes sortes d’équipements multimédia. Les ordinateurs et les lecteurs DVD ont la palme. Tout à l’heure, j’en ai croisé un qui devait déménager les bureaux IBM.

     

    Ces individus, plus pressés que des hommes d’affaires, sont allègres avec l’usage du klaxon, ce qui fait que tu arracherais volontiers un bambou qui traine pour lui caler dans les roues, histoire qu’il fasse du bruit un peu autrement.

    Ici, je pense que la traduction littérale de « fier comme un paon », c’est « fier comme une brêle ». Parce que la brêle n’a pas peur des autres, et encore moins des autoroutes.

     

    Quand ce n’est pas quelque piéton qu’elle klaxonne à tous azimuts, elle se rencontrera volontiers sur les autoroutes, suivant les pointillés délimitant la voie centrale et la voie de gauche. Elle se fait doubler par tous les côtés, mais la brêle n’a pas peur de la mort.

     

    Ca et là, elle émettra un joyeux coup de klaxon envers un rustre qui l’aurait frôlé de trop près. Quand la sortie visée sera en vue, elle ne changera de voie qu’au dernier moment, faisant des têtes queues de poisson aux autres usagers qui s’en accommoderont d’une manière remarquable. Forte de l’élan accumulé, elle déclenchera alors son klaxon de manière continue, et montera sur le trottoir où elle règnera désormais en Monarque que personne ne se proposera de renier.

     

    Les tricycles, eux, sont rarement motorisés, et se tirent en général à la main. Ils vont de pair avec les chapeaux pointus en paille.

    Leurs cargaisons sont plus recyclables, entre les morceaux de carton et les bouteilles en plastique.

     

     

    Mais il y en a d’autres !

     

     

    Laisses-moi te présenter Poupou la Gueularde, vendeuse de bananes pourries de son état, que je croise quotidiennement en rentrant du taff.

     

    Déblaterrage de conneries

    Portrait de Poupou la Gueularde vantant les mérites de la banane trop mure.

     

    Poupou tu l’entends depuis la station de métro, qui se situe pourtant à quelque 300 mètres. Je pense qu’elle s’imagine qu’elle a le monopole du marché de la banane, et qu’y en aura pas pour tout le monde. Elle a pas fait HEC vraisemblablement.

    Je sais pas ce qu’elle dit, mais ne parlant pas chinois, je sais quand même comment on prononce le mot « banane » en mandarin, étant donné que la redondance des sonorités « Xiangziao » était proche de 3 par phrase.

    Et puis elle fait aussi de la PLV (Publicité sur Lieu de Vente, si tu n’as pas appris tes cours de marketing), en s’excitant sur sa balance. Elle fout sa main sur le plateau, et elle appuie dessus comme une barge, ce qui fait que l’aiguille oscille encore plus que quand Maité monte sur son pèse-personne. Pour un peu tu te cales devant le cadran et ça fait ventilateur.

    Ce qui est peut être un service associé, remarque.

     

    Pas conne, la Poupou !

     

    D’autant plus qu’à force de mener son instrument de Charybde en Scylla, elle doit complètement défoncer le mécanisme et arnaquer les pauvres cibles de ce manège infernal. Poupou est un suppôt du Diable.

     

    Enfin, les quadricycles sont de deux grandes familles : Les motorisés et les sans-klaxons.

    Les sans-klaxons font partie de la grande classe des Poupoutea, dont la majorité se compose de l’espèce Poupoutea gueulardis. Il semblerait que dans cette branche de l’évolution du règne des moyens de transport, le klaxon ait été remplacé par un dispositif vocal, signalant sa présence en émettant quelque propos insutlants.

    Si vous êtes patient et observateur, vous pourrez également apercevoir Poupoutea gueulardis sécréter du mucus. Ceci se précède par un raclement de gorge caractéristique, aussi bien pour les femelles que pour les mâles.

    Ils ont pourtant tendance à disparaitre, leurs représentants étant de plus en plus rares dans les grandes agglomérations, où les motorisés ont pris le dessus avec leurs efficaces klaxons.

     

    Les motorisés sont variés. Certains se classent dans la catégorie des CT (Charmants Tacots), et d’autres dans les VCS-3P (Voitures de Catégorie Socio-Professionnelle Prout-Prout).

    Leur ancêtre commun serait vraisemblablement le moteur à explosion, dont les plus anciennes traces se situeraient à Stuttgart.

     

    Tous en revanche sont égaux sur les grands axes, où les dépassements se feront au plus téméraire, et les changements de voies in extremis, à un point que tu cales un français au milieu il plie sa voiture en 10 secondes chrono.

    Ce qui règlerait avantageusement le problème des panneaux de radars retirés, puisque la voiture serait réduite à l’état de sans-klaxon, laissant apparaitre le cousin de Poupoutea gueulardis : le Poupoutea constahamiablus. Qui gueule au moins autant, surtout si d’origine française. Et si tu tombes sur l’origine parisienne, là tu tombes sur des spécimens rares. Des ambassadeurs de la connerie se prenant pour Nadine de Rothchild, mais sans la vaisselle à dispo.

    Le mieux, c’est que je prenne des photos. Je filmerais bien, mais si je cale une video sur le net, y a fort peu de chances que tu la trouves.

     

    Mais le piéton ne se laisse pas faire, et se fait sa place au milieu de capharnaüm digne de Gomorrhe. Même si certains le font mieux que d’autres. Les grands maitres n’auront pas peur de traverser l’autoroute (ben si). Mais tu te doutes bien que c’est pas le trafic finlandais. Mais où est le problème ? On s’arrête entre deux voies, on attend que ca se libère un peu, et hop, en trois sauts de biche on a traversé une voie ! Entre temps, on prend l’air (ou plutôt des courants d’air) et une tasse de thé avec la faucheuse, qui doit pas être bien loin dans ces cas là.

    Mais le mieux dans l’histoire, c’est que ça prend plus de temps qu’une traversée conventionnelle par souterrain. J’en veux pour preuve que je me suis amusé (oui, on s’occupe comme on peut) à compter combien d’aller-retour je pouvais faire pendant qu’un traversait les 6 voies d’autoroute. Le verdict tombe : 2 et demi.

    Moralité : pour un short taillé, tu peux t’arrêter discuter le bout de gras avec Poupou pendant 5 minutes. Ce qui vaut largement le détour, crois moi !

     

    Il arrive aussi, souvent trop fréquemment, que certains SUV s’approprient le trottoir en s’y garant comme une grosse merde. Alors, nous, pour nous venger, car nous sommes des êtres rancuniers, on les force à s’arrêter sur les petites rues (non parce que sur les grands axes, ça serait comme jouer au bowling. Sauf qu’on ferait office de quilles).

    Alors on s’y met à plusieurs, et d’un coup d’œil plein de sens, le groupe d’en face et nous-mêmes nous engageons sur la chaussée, et forçons les tyrans à moteurs à lever le pied. Très vite, quelques badauds emboiteront le pas, et notre victime aura tôt fait de vouloir rétablir sa monarchie, à grands renforts de coups de klaxons habilement placés (c'est-à-dire en s’endormant dessus pendant 20 secondes).

    Mais là, on s’en tamponne la citronnelle, parce que dans les ruelles où errent des toutous qui se retrouveront dans nos assiettes, c’est NOUS qui menont la danse, tels des David Guetta de l’orient sur un dancefloor goudronné.

     

    On est quand même forts mentalement quand t’y penses. Parce que les infrastructures sont pas là pour nous aider !

    J’accuse ! (revois tes classiques gros !)

    Les feux rouges. Je sais pas qui a pondu le système des feux piétons, mais il avait certainement pas le gaz à tous les étages ! Tu te souviens probablement que nos feux à nous clignotaient vaguement avant de passer au rouge. Ici, c’est un peu l’inverse. Ils restent verts 6 secondes chrono (j’ai compté) avant de clignoter comme des barges pendant les 20 secondes restantes. On a quand même 6 voies à traverser, bordel !

    Pour un européen c’est assez stressant. Pour un peu, on pondrait un œuf en plein milieu.

    Deuxièmes victimes de mon odieux pamphlet, les ponts piétons. On sait pas pourquoi, mais tous sont en rénovation. Donc échafaudages et barres métalliques font bon ménage, ce qui fait qu’on y voit vite plus rien quand il commence à faire nuit.

    Déjà tu vises la lumière au bout du tunnel en espérant qu’il t’arrive rien en route (les fréquentations qui y résident sont parfois un peu à se chier dessus), et surtout, t’espères pas te ridiculiser / tomber aux mains de ces voyous en te mettant une grosse meule.

    Comment, me demanderas-tu avec esprit ?

    Je vais te le dire : certains ont cru bon de consolider leurs échafaudages par le bas. Ce qui fait que régulièrement t’as des grosses barres métalliques qui dépassent du sol et que tu te prends les pieds dedans en moins de deux.

    Dans le journal, y devait y avoir « recherche boulets du BTP, ingénieurs génie civil s’abstenir ». L’annonce a dû avoir du succès.

     

    Allez je te laisse, j’ai une lessive à faire.

     

    Je te raconterai dans quelques temps d’autres aventures, parce que je planifie mes week ends vers Guilin, Shanghai, Pékin et la grande muraille, bien sûr.

    Si je peux, je me filmerai en train de faire la roue sur la muraille, comme j’ai promis à certaines fréquentations que j’entretiens à la fromagerie. Ca va faire des heureux, ct’histoire..

     

    Plaisir d’offrir, joie de recevoir… 


  • Aujourd'hui j'ai failli me faire écraser par une bagnole qui faisait mumuse sur un trottoir. 

    Je te raconterai prochainement mes aventures en tant que piéton. Et y a de quoi dire... Vu qu'internet marche pas tout le temps, je prépare mes articles sur word. Cut/Paste Magic, et hop t'as de la lecture.

    Ne me remercie pas.


  • Comme promis, voici mes aventures en arrivant sur place.

     

    D'abord, je te conseille de venir comme moi par Air New Zealand. Y a tellement personne dans leurs 777 qu’en général tu peux avoir ta rangée pour toi tout seul. Ce qui est plutôt sympatoche, parce que tu remontes les accoudoirs et hop, t'as un lit aussi plat que ceux qui ont payé la classe business, ces couillons.

    Bon par contre, faut pas s'appeler Maité. Parce que les accoudoirs remontent tout juste pour pouvoir s'allonger. Mais l'avantage, c'est que quand y a des turbulences, ils retombent et ça te fait un massage du dos. En fait ils ont tout prévu.

    Sauf le coup de l'avion qui a failli se crasher. Mais ça je te raconterai de vive voix, j'en fais encore des cauchemars. 

     

    Quand tu arrives à Hong-Kong, tu te demandes si ils ont pas oublié d'éteindre le chauffage. Fait tellement chaud que tu te déshydrates en 15 secondes chrono, pour ne ressembler qu'à un vieux pruneau d'Agen, même si ca te va bien.

    Traines ton boul' jusqu’aux douanes, où tu feras risette pour qu'on te laisse rentrer, avec un petit tampon dans ton passeport qui bave sur tes doigts. 

    Vas chercher ta valoche, et cherches le train qui t'emmène jusque dans la grand' ville. Subis au passage ton premier choc thermique, étant donné l'efficacité de la cloum du train. 15°C d'un coup, c'est pas ce qui a de mieux quand tu te traines une vieille crève occidentale (cf notes précédentes).

    Comates jusqu'à l'arrivée, change de train, constates que tu es le seul occidental de ton wagon.

    Arrives aux douanes de nouveau, fais mumuse avec les tampons, et débarques dans la ville qui va t'héberger 3 mois et demi. Et là tu commences à rigoler, parce que y a plus rien de traduit. 

     

    Si tu veux faire dans le fun, tu peux faire comme moi, c'est à dire aller chez Raoul gratter le cul des poules vers la gare qui abrite les trains pour Canton quand tu veux juste prendre le métro. Rends toi compte in extremis que tu vas pas au bon endroit, et cherches encore une vingtaine de minutes le métro.

    N'imagines même pas parler anglais, ça marche pas ici.

     

    Quand tu as enfin compris que le métro est tout neuf et pas complètement fonctionnel, trouves ta station pour ton hôtel, qui t'attend et même que t'as trop envie de te caler et de dormir pendant 20 jours.

    Sors à ladite station, et constates que rien n'est comme tu l'avais marqué sur ton plan pour y aller. Demandes ta route environ 20 fois, et constates qu'en plus de pas parler anglais, ils captent même pas les symboles latins. Pour obtenir la transcription, vas chercher quelqu'un qui parle anglais.

     

    Je te propose donc de chercher le Mc Do du coin, puisque ces ambassadeurs du bien-manger se doivent d’accueillir des étrangers (et donc de parler un minimum anglais). T'as de la chatte, y a quelqu'un qui peut jacter avec toi et transcrire ton truc. Tout content, tu sors chercher un tacos pour t'emmener à l'adresse fraichement récupérée.

    Mais quand 5 taxis d'affilée te disent que non, ils t'emmènent pas là bas, tu te dis qu'y a comme une couille dans le pâté. Tu vas donc de nouveau faire un bonjour au Mc Do, et Madame part en arrière boutique pour faire des recherches. Ce qui est génial ici c’est qu’ils sont super serviables, et ils bronchent pas du tout pour t'aider comme ils peuvent, ce qui est assez cool quand ca fait déjà 3 heures que tu erres avec ta valoche.

    Il en ressort que ton hôtel, ben il existe pas. Mais genre pas du tout. Bravo, tu viens de te faire niquer bien proprement, surtout que t'as déjà payé pour deux nuits. Donc Goodbye My Lover, Goodbye my friends, ta monnaie elle est dans ton cul.

    Heureusement, t'es gratiné parce que t'as le numéro de ta boss.

     

    Mais tu t'imagines bien que ca va pas être aussi simple. Tes téléphones, qui marchaient du feu de dieu à Hong Kong, ont décidé que l'accès au réseau t'es dorénavant interdit. Voilà.

    Je te dresse un petit bilan. Tu es crevé, une valoche à trainer, plus ton PC et un sac à dos, que tu surveilles avec tous tes yeux pour éviter de te faire piquer un truc, parce qu'il manquerait plus que ca. Tu peux appeler personne et t'es à la rue complet. Bienvenue mon grand.

     

    Pouvant pas retourner vers Hong-Kong, puisque tu n'as qu'un visa une entrée (en gros si tu sors, tu rentre plus), fallait que tu trouves un téléphone. Oublies les téléphones publics, qui sont d'un fonctionnement pas franchement intuitif (et pas traduits, tu t'en doutes).

    Direction donc l'aéroport de la ville, et là  les aventures en taxi commencent.

    J'ai déjà vu la conduite en Algérie, mais là, je dois avouer qu'ils se surpassent. Au début, je croyais que mon chauffeur se croyait au volant d'une McLaren, mais j'ai vite constaté  que tous se prenaient pour des Jim Clark, mais avec des voitures moins sympas. Imagine une quinzaine de Français, au volant de véhicules allant de la Renault 5 de 1915 au Q7 flambant neuf avec rétroviseurs en cuir de moule. Et qu'ils sont tous super énervés, pressés, en un mot comme en cent, au bord de la rupture d'anévrisme.

    Le résultat ne se fait pas attendre. La signalisation devient décorative, les feux rouges toujours verts et les ronds points se prennent par la droite ou la gauche, en fonction de la proximité de la sortie visée. Autant te dire que faut pas avoir envie de faire caca quand tu montes dans un tacos. Et qu’il faut faire gaffe à son cul quand t’es piéton.

     

    Le klaxon est également reconnu d’utilité  publique. Si tu n’entends pas un klaxon toutes les 30 secondes (au mieux), c’est que soit t’es sur la mer, soit t’es mort. Car ici, le rétroviseur n’a pas lieu d’être. Pourquoi l’utiliser ? Un coup de klaxon pour annoncer son arrivée, c’est tellement plus simple ! Ceci se généralise également sur les trottoirs, où les brêles sont reines et ont tôt fait de te le rappeler, à grands renforts de coup de klaxons. Ce qui te fait généralement sursauter tous les 15 mètres. Faut pas être cardiaque. Surtout quand t’en vois qui adaptent leurs klaxons pour qu’ils soient plus forts. Entends un klaxon de camion, fais toi doubler par une brêle… Trop chou.

     

    D’ailleurs en ce moment même y a un trouduc qui s’endort sur son klaxon dans la rue depuis facile 20 secondes.

    Mais revenons-en à nos aventures. Arrivé à l’aéroport (pas loin d’une heure de taxi tout de même) (oui c’est grand comme ville),tu réussis tant bien que mal à trouver de quoi téléphoner, je t’ellipse narrative les recherches parce que c’est toujours la même chose, à savoir :

    - Do you speak English ?

    - …

     

    Voilà. Donc contact établi avec la hiérarchie, qui me propose à mon grand soulagement de m’héberger pour la nuit. Reste encore à y retourner. Direction les tacos, et comme je suis gratiné, je suis tombé sur le seul qui savait pas où c’était.

    Et quand c’est comme ça, c’est épique. J’te montre : quand un conducteur connait pas, il va essayer de te larguer par tous les moyens, si tu as préalablement craché la thune, bien sûr. Donc le mieux, ben c’est de pas lui donner. Comme ça il peut pas te foutre dehors. Magic system.

     

    Donc toi tu lui fais signe de téléphoner au numéro que tu lui as donné, et lui il te montre le compteur avec la thune que tu lui dois. Gueules un peu, il téléphone. Tu vois que c’est pas compliqué. Donc il parcourt 2 bornes, il retente le largage. Rebelote, sauf que cette fois, tu lui chopes le combiné. L’instinct de survie, probablement. Il gueule comme un putois, mais tu t’en fous parce que là t’en as ras le cul. Ca fait un peu 5 heures que t’essayes de te sortir de là, donc merde. Il essaye de te choper son portable, tu recules et te mets hors de portée. Là ca l’énerve franchement, mais tu le sommes de fermer sa gueule, même si il comprend pas. Avec les nouvelles infos, il reparcourt quelques bornes. Nouvelle tentative de largage. Pas d’Européen à l’horizon, tu lui donnes pas de thunes. Encore un appel. Là il pète un boulon, mais tu tiens bon. Pis de toute façon tu le payes alors bon. Après quelques autres tentatives, tu aperçois ENFIN la boss qui t’attends. Autant te dire que ca soulage comme pas possible.

    Le tacos essaye bien entendu de t’arnaquer. Heureusement, y a l’œil expert de la hiérarchie qui veille au grain, et qui traite le conducteur de tu sais pas trop quoi, et en fait tu t’en tapes un peu, parce que maintenant t’es enfin en terre à peu près connues. Du moins tu peux communiquer.

     

    Prends un repos bien mérité, parce que d’autres aventures t’attendent mon grand. Genre chercher un logement.

     

    Donc le lendemain, tu vas au taff. Tu rencontres tes collègues, tout baigne. Nicole, chinoise de son état, te file un coup de main carrément bienvenu pour te chercher un logement. Tu contactes donc avec elle plusieurs petites annonces. Elle est trop top, parce qu’elle t’aide à dégoter un téléphone (qui marche !) et une carte de métro. Choses absolument impossibles à réaliser si tu jactes pas local.

    Le soir, tu vas donc à l’hôtel le plus proche, et tu te fais attribuer une chambre. Tu demandes si tu peux laisser tes affaires dedans pendant la journée, parce que tu vas pas t’amuser à trimballer ta valoche partout, bordel. Entends toi dire que wui wui wui, y a pas de souci. Bon.

    Montes dans ta chambres (et privé de dessert !). Ouvres là. Et retrouves toi nez à nez avec les affaires de quelqu’un. D’ailleurs ça pue dans sa chambre. Tu retournes donc en bas leur dire que ce sont des gros boulets qu’il y a erreur sur le numéro de la chambre. Ca te rassure pour laisser tes affaires dans la piaule, tiens.

     

    Donc le lendemain matin, tu reprends tout ton bordel et tu retournes au taff. Si ils font l’erreur une fois, ils peuvent bien la faire deux. Et t’as moyen envie de te faire pécho tes trucs.

     

    L’aprèm, tu vas avec ColNi visiter un premier logement. Tu te fais accueillir par une dame très gentille, mais avec plus de poils que toi. T’essayes de pas regarder, même si ça attire un peu l’œil. Rentres dans la résidence, où tu te fais alpaguer par le garde, qui décide que parce que t’es européen, non, tu ne rentres pas ici. Ca promet. Décision qui se confirme quand tu vois l’état des lieux, et notamment les bestioles qui font la course sur le plan de travail de la cuisine, entre le Nuoc Mâm ouvert en 1792 et le wok tout rouillé. Donc merci et bisous, tu te casses direct, talonné par ColNi qui tente tant bien que mal de balancer un Xié Xié de courtoisie par-dessus son épaule.

    Deuxième visite, qui se passe nettement mieux. Immeubles chouettes, gardes sympa, appart moderne, et y a même une pistoche en bas, histoire d’aller faire le cachalot en cas de températures supérieures à 35°C (c'est-à-dire tous les jours). Tu rigoles moins quand tu apprends qu’ici, rien n’est aux normes antisismiques, et que si ca tremble, ben toi aussi tu peux trembler. Surtout si t’es au 22ème étage.

    Quoi qu’il en soit, meme si t’arrives à descendre, y a tellement d’immeubles dans le quartier que tu te feras écraser quand même. Mais bon, faut vivre dangereusement, alors tu signes le contrat et basta.

     

    On en est donc à peu près là, le temps étant majoritairement passé au boulot, le reste en toute solitude.

     

    Ah si, grosse ironie du sort. Au taff, je suis en train de créer un guide pour les nouveaux arrivants expatriés, avec les bons plans, l’histoire et les quelques trucs utiles à savoir.

    Autant te dire que j’ai pas mal de conseils à  prodiguer.

     

    Aller, si t’es sage je te raconterai prochainement d’autres folles aventures. Je projette d’explorer la ville, et peut être même de tenter l’aventure jusqu’à Canton dans les prochains jours. J’essayerai aussi de convaincre ColNi d’aller visiter Beijing avec moi, histoire de pouvoir m’orienter un peu.

    Ma petite boussole.






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